Sucré, sucré, salé, chaudement épicé, Oh ! La gourmandise !!!
Mon père, je viens à vous pour me confesser, car j'ai péché...
Mon péché, mon Grand péché... je suis une Gourmande, le plaisir des papilles pour moi est si intense,
Dès l'exaltation des premières saveurs des mets, telle une rose, je m'épanouis, c'est un artifice polychrome à chaque bouchée
Ah ! Gastronomie si délicieuse, que de palettes tu offres à travers les cuisines du monde auxquelles je pense
Telle une mélodie, à chaque plat, ton accord se doit d'être parfait ; en cela je suis gourmande, mais surtout gourmet,
Et toi vin, "sang du Christ" ta note toujours en exacte concordance, avec le plat proposé
Ta robe danse, chatoyante, tes senteurs ; ronde de parfums entêtants, ta saveur adaptée et gouleyante,
Ah ! Que d'Elixir divins et attrayants, nos fébriles sens sont en émois, j'en suis toute tremblante
Ah ! Quelle belle chose que la gourmandise, tout en générosité, tout en rondeur,
Cela me fait penser à des lèvres charnues, dans l'attente d'un goût irrésistible tel le baiser brulant d'un amant,
Mon regard gourmand, parcourt les étals des boucheries et des rôtisseries où suintes les volailles bardées, sous le brasier ardent
Mon instinct animal, aiguisé, se laisserait bien tenter, mais la petite voix de la raison n'en fait rien, le plus terrible, et que rien n'a de fadeur,
A l’abri, furtivement, je me glisse dans une pâtisserie, ils me font de l'œil, coquines religieuses, pets-de-nonne, sacristains...
Désirs d'enfance, bonbons d’antant, calissons, et bêtises, petites douceurs que l'on suce avec délicatesse discrètement,
Je résiste ; mais bientôt, je me laisserai ensorceler dans cette ronde, sans fin
Je butinerai goûlument d’arôme en épice, tel un papillon virevoltant frénétiquement
Je me retiens, tant d’aromates existant, l’odorat frétille en passant de l’angélique au diabolique,
De la douce cannelle aux diverses vertus, aux piments espiègles et goûteux
Mes sens en sont tout en agitation, Oh ! Mon père absolvez- moi de ces ardeurs séraphiques,
Pardonnez s’il vous plaît, votre petit chou de ces désirs si honteux, mais si voluptueux.